Samiah

“Je ne parlais presque pas français, mon bébé allait naître bientôt et je n’avais même pas un pyjama.”

Mon conjoint était quelqu’un de…compliqué. Un jour, il m’a déposée chez une de mes connaissances et m’a dit qu’il ne voulait plus jamais me revoir. J’étais enceinte et loin de ma famille. J’ai pensé que le plus urgent était de protéger ma fille et le bébé que je portais. Je me suis adressée à une assistante sociale qui m’a aidée à trouver des solutions: j’ai été hébergée à l’hôtel, mais surtout elle m’a orientée vers le Bercail le plus proche pour recevoir de l’aide et cela m’a sauvée.

Je ne savais pas me débrouiller seule, je ne savais ni lire ni écrire. Auparavant, je vivais enfermée chez ma belle-mère, il fallait que je sois accompagnée pour pouvoir sortir. Je me sentais isolée car je ne rencontrais personne. Je recevais des insultes, des coups, on m’interdisait d’avoir des amies.

Les bénévoles du Bercail m’ont soutenue dans mes démarches. Elles m’ont accompagnée et écoutée avec bienveillance. Quand je devais aller à un rendez-vous, elle me gardaient ma fille et j’étais totalement en confiance.

Je ne parlais presque pas français, mon bébé allait naître bientôt et je n’avais même pas un pyjama à lui mettre. J’avais été mise à la rue par mon conjoint sans rien pouvoir emporter. C’était l’horreur. Même pour habiller ma fille, c’était compliqué.

Au Bercail, ils distribuent des vêtements et du matériel de puériculture. Vraiment, c’était une aide très précieuse.

Aujourd’hui, j’ai mon propre logement, mes enfants vont bien, ma fille va à l’école et le petit va à la crèche. J’apprends à lire et à écrire en français et je me projette dans l’avenir en envisageant une formation en esthétique.